Voici les deux premières pages d'un de mes récits de voyage publié à Storia Editions (www.storiaeditions.com) sous le titre : NEW YORK AN 2000.
Vague rétro
Déjà quarante huit heures de vie à New York et le
temps va plus vite que nous, toujours. Après l’atterrissage à JFK airport, nous
avons pris un taxi pour Manhattan, un parcours classique que semblait apprécier
mon ami Yvan. Nous voici deux Yvan à fouler le sol américain. Fouler… c’est
vite dit, le taxi rebondit sur ses amortisseurs. Oui, deux Yvan. Avec nos
prénoms on finira par dire que nous sommes d’Europe de l’est. Les préjugés ont
longue vie ici, comme ailleurs. A la différence qu’ici on lutte pour
s’améliorer, sans références tangibles. Comment dire à un américain qu’il y a
mieux que son pays et sa culture ? Déjà un vieux débat.
Nous avons attaqué le défi d’un journal en partant
d’une mauvaise blague, plutôt une blague de mauvais goût. Chacun va fait sa
diarrhée, sorry, his diary, facile de jouer sur les consonances. Je me dépêche
pour rattraper le temps qui passe. Au fond, il passe. La nuit tombait sur
Manhattan quand nous avons rejoint l’ouest. Notre hôtel est surbooké. Ils nous aiguillent
sur un autre, le New Yorker. Après trois trajets en taxi, nous sommes amorphes.
La nuit est courte avec le décalage horaire. J’envie Yvan pour les sensations
des premières découvertes.
Au
petit matin, je ne tiens plus. Il est à peine 6h. Je descends faire le tour du
quartier. J’achète un jus d’orange figé dans un bac de glaçons. Il fait encore
nuit. Cette ville est à l’image de mes fantasmes de jeunesse, une grande blonde
lascive avec un cul magnifique, genre de femme offerte que l’on voudrait
toujours jeune et tendre, mais la ville est faite de duretés, entre les limousines
et le peuple des poubelles.